Journée mondiale sans tabac : la cigarette dans le monde du travail

Journée mondiale sans tabac : la cigarette dans le monde du travail

“Vous n’étiez pas seul quand vous avez commencé, vous ne serez pas seul pour arrêter” – Slogan Stop Tabac

Le 31 mai marque chaque année la Journée mondiale sans tabac, une initiative de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) visant à sensibiliser le public aux dangers du tabagisme et à encourager les politiques de réduction du tabac. Si les méfaits du tabagisme sur la santé sont bien connus, son impact sur le milieu professionnel est souvent sous-estimé. Qu’en est-il de la place de la cigarette dans l’entreprise aujourd’hui ?

Les enjeux sanitaires et économiques du tabagisme au travail

Le tabagisme en milieu professionnel représente un enjeu de santé publique majeur. Les fumeurs sont plus susceptibles de développer des maladies chroniques telles que le cancer, les maladies cardiovasculaires et les affections respiratoires, entraînant des absences fréquentes et prolongées. Selon une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), les salariés fumeurs s’absentent en moyenne 2,7 jours de plus par an que leurs collègues non-fumeurs. Ces absences répétées affectent non seulement la productivité de l’entreprise, mais engendrent également des coûts supplémentaires liés aux arrêts de travail et aux soins médicaux.

Un cadre législatif renforcé

Pour lutter contre le tabagisme en entreprise, plusieurs pays ont mis en place des législations strictes. En France, la loi Évin de 1991 interdit de fumer dans les lieux de travail fermés et couverts à usage collectif. Cette interdiction s’applique également aux véhicules de fonction lorsqu’ils sont utilisés par plusieurs employés. De plus, depuis le 1er janvier 2008, les entreprises doivent mettre en place des espaces réservés aux fumeurs, conformes aux normes sanitaires et de sécurité, afin de limiter l’exposition des non-fumeurs à la fumée passive.

Les conséquences sociales et relationnelles

Le tabagisme au travail ne se limite pas à une question de santé publique et de législation. Il influence également les relations sociales au sein de l’entreprise. Les pauses cigarette créent souvent des clivages entre fumeurs et non-fumeurs. Les fumeurs ont tendance à se regrouper lors de leurs pauses, ce qui peut entraîner une fragmentation du groupe de travail et des tensions entre collègues. Par ailleurs, les non-fumeurs peuvent ressentir une forme d’injustice, estimant que leurs collègues fumeurs bénéficient de pauses supplémentaires.

Les initiatives pour un environnement sans tabac

Face à ces défis, de nombreuses entreprises ont décidé de prendre les devants en mettant en place des programmes de prévention et de soutien à l’arrêt du tabac. Ces initiatives peuvent prendre la forme de campagnes de sensibilisation, de distribution de substituts nicotiniques, de consultations avec des tabacologues ou encore de séances de coaching pour aider les employés à arrêter de fumer. Certaines entreprises vont même plus loin en proposant des incitations financières pour encourager l’arrêt du tabac.

La cigarette électronique : une alternative controversée

La popularité croissante de la cigarette électronique pose une nouvelle question pour les employeurs : faut-il l’autoriser sur le lieu de travail ? Si elle est souvent perçue comme une alternative moins nocive à la cigarette traditionnelle, la vape n’est pas sans controverse. Les avis sont partagés quant à son impact sur la santé et sur son rôle potentiel dans la réduction ou le maintien de la dépendance à la nicotine. Certaines entreprises ont choisi de l’interdire, tandis que d’autres l’autorisent sous certaines conditions, telles que l’utilisation dans des zones spécifiques.

Un environnement de travail plus sain pour tous

La lutte contre le tabagisme en entreprise s’inscrit dans une démarche plus large de promotion de la santé et du bien-être au travail. Créer un environnement de travail sain implique non seulement de respecter les lois en vigueur, mais aussi de mettre en place des actions concrètes pour soutenir les employés dans leur démarche de sevrage tabagique. En fin de compte, un lieu de travail sans tabac bénéficie à tous : il réduit les risques de maladies, améliore la productivité et renforce la cohésion entre collègues.

La Journée mondiale sans tabac est l’occasion de rappeler que le tabagisme n’est pas seulement une affaire de santé individuelle, mais également un enjeu collectif, notamment en entreprise. Les employeurs ont un rôle crucial à jouer pour promouvoir un environnement de travail sain et sans tabac, en mettant en place des politiques adaptées et des programmes de soutien pour leurs employés. La lutte contre le tabagisme en entreprise est une étape essentielle vers un avenir plus sain pour tous.

Le saviez-vous ? 

  • Absences liées au tabagisme : Les salariés fumeurs s’absentent en moyenne 2,7 jours de plus par an que leurs collègues non-fumeurs.
  • Coût annuel : Le coût des absences dues au tabagisme pour les entreprises françaises est estimé à environ 3 milliards d’euros par an.
  • Productivité : Le tabagisme réduit la productivité des employés de 4,6% en moyenne.
  • Risque de maladies : Les fumeurs sont deux fois plus susceptibles de développer des maladies cardiovasculaires et pulmonaires que les non-fumeurs, ce qui augmente les coûts de santé pour les entreprises.
  • Espaces fumeurs : Environ 50% des entreprises françaises ont mis en place des espaces fumeurs conformes aux normes sanitaires et de sécurité.
  • Programmes de sevrage : Près de 30% des grandes entreprises françaises offrent des programmes de soutien pour l’arrêt du tabac, incluant des consultations avec des tabacologues et des séances de coaching.
  • Coût indirect : Le tabagisme coûte à l’économie française environ 47 milliards d’euros par an, incluant les coûts directs de soins de santé et les coûts indirects comme la perte de productivité et les absences.
  • Substituts nicotiniques : Environ 25% des entreprises distribuent des substituts nicotiniques gratuits ou subventionnés à leurs employés fumeurs.
  • Exposition à la fumée passive : Environ 28% des salariés non-fumeurs sont exposés à la fumée passive sur leur lieu de travail, augmentant leur risque de maladies respiratoires et cardiovasculaires.

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